Le Nouveau BahutTémoignage du colonel MOINET, père système de la promo "Nouveau Bahut".
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La Vie de l'ÉcoleÉvolution de la Transmission de la tradition à l'École
en 2004-2005 (*) |
" Voici un article très bien fait sur nos traditions à Coët où vous verrez,
en outre, que la "de Gaulle" a créé une nouvelle tradi, ce qui doit nous rendre
fiers. "
Yves LOGETTE
Avis du président sur cet article
" En effet, je m'étais laissé dire que la "disparition du bataillon"
était devenu une tradition. En voici une confirmation officielle. D'ailleurs,
le Cyrard qui m'en avait parlé en ignorait l'origine comme il est dit dans
cet intéressant article. Je crois que cela ajoute une pierre importante au
patrimoine de notre promotion. "
Gilbert ROBINET
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Noble galette que ton nom Soit immortel dans notre histoire Qu'il soit anobli par la gloire D'une vaillante promotion. Et si dans l'avenir Ton nom vient à paraître On y joindra peut-être Notre grand souvenir ! On dira qu'à Saint-Cyr Où tu parus si belle La Promotion nouvelle Vient pour t'ensevelir |
Toi qui toujours dans nos malheurs Fus une compagne assidue Toi qu'hélas, nous avons perdue ! Reçois le tribut de nos pleurs. Nous ferons un cercueil Où sera déposée Ta dépouille sacrée Nous porterons ton deuil, Et si quelqu'un de nous Vient à s'offrir en gage L'Officier en hommage Fléchira le genou ! |
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Amis il faut nous réunir Autour de la Galette Sainte Et qu'à jamais dans cette enceinte Règne son noble souvenir ! Que son nom tout puissant S'il vient un jour d'alarme A cinq-cents frères d'armes Serve de ralliement Qu'au jour de la conquête A défaut d'étendard Nous ayons la Galette Pour fixer nos regards. |
Soit que le souffle du malheur Sur notre tête se déchaîne Soit que sur la terre africaine Nous allions périr pour l'honneur ! Soit qu'un ciel plus pur Reluise sur nos têtes Et que loin des tempêtes Nos jours soient tous d'azur Oui tu seras encor, O Galette sacrée La mère vénérée De l'épaulette d'or ! |
Trois Saint-Cyriens sont sortis de l'Enfer
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Un soir dans une turne immense Six-cents martyrs étaient assis Les uns disaient : Ah ! Quelle chance, Dans six mois nous serons partis. Les autres d'un air lamentable, Contemplant leurs anciens avachis, Disaient : Dans six mois pauvres diables, Comme eux, nous serons abrutis Oh ! Vous qui dans l'espoir de Cyr Pâlissez sur de noirs bouquins, Puissiez-vous ne jamais réussir C'est le voeu de vos grands anciens. Si vous connaissiez les horreurs De la Pompe et du Bataillon Vous préféreriez les douceurs De la vie que les Pékins ont. |
Il est d'un usage constant
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S'ils ont des calots bahutés
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S'ils terminent la liste du classement
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Quand les Cyrards quittant l'Ecole A Paris débarquent gaiement Les casos frisés par le vent Se répandent en bandes folles. Ils flottent, ils flottent gentiment Les casoars rouges et blancs. Ils font l'objet des rêveries Des mamans berçant leur bébé Les potaches à l'air blasé Leur jettent des regards d'envie. Ils fuient rapides et légers Comme des rêves ébauchés. Ils vont là où le coeur les mène Au nid d'amour pour s'y griser De caresses et de baisers Dont ils sont privés en semaine. Ils frôlent des minois charmants Les casoars rouges et blancs. |
Mais quand là-bas à la frontière Le canon les a appelés Ils vont combattre en rangs serrés Pas un ne regarde en arrière. Ils sont les premiers à l'assaut Les valeureux petits casos. Rouges et blancs, ils sont l'emblème Des amours noyés dans le sang, L'adieu que le Cyrard mourant Fait porter à celle qu'il aime. Ceux-là font couler bien des pleurs Qui sont tombés au champ d'honneur. Tantôt les caresses des femmes, Tantôt les balles et les boulets, Aimer, mourir, c'est leur métier De servir la France et les dames. Voilà ce que disent en mourant Les casoars rouges et blancs. |
A table Messieurs les Officiers ! Vos gueules Messieurs ! - Le cornard sur la ligne. Voici le menu en date du ... de l'an de grâce ... à ... h Le ... est à ... ... Bon appétit Messieurs les Officiers ! (Bon appétit vil troupeau). Foutez-vous en plein la gueule. Que la première bouchée vous régale, que la dernière vous étouffe et ce , dans l'ordre hiérarchique inverse, afin de faciliter, par là, le jeu normal de l'avancement dans l'armée française, ce dont je serai d'ailleurs le dernier (et ô combien indigne) bénéficiaire. Les Officiers répondent : "Mort à ce cochon de popotier, et qu'il en crève !" |
C'était avant la guerre et dans leur vieille cour Les Saint-Cyriens rêvaient de la grande revanche ; Tous portaient à leur front la plume rouge et blanche Dont l'aile frissonnante est leur plus cher atour. Soudain, Dans un élan de folie et d'amour, Sur les plis adorés du drapeau qui se penche, Ils firent le serment où leur âme s'épanche D'arborer leur panache à l'aube du grand jour. Et quand l'heure sonna d'accomplir la parole Qu'ils venaient de donner, hier, à leur Ecole, Sur les plaines du Nord comme aux coteaux lorrains, Dans un geste français de suprême élégance, Nos petits Saint-Cyriens sont tombés pour la France Le Casoar au front et les gants blancs aux mains. |
Officiers très bahutés de la non moins bahutée promo... en ce jour d'hui... de l'an de grâce... le vent soufflant toujours du Grand Carré ainsi que les nombreuses directives du chef de bataillon directeur des services militaires de l'Infanterie et du reste, le Poireau étant toujours aussi vert mais n'étant pas aussi tanant, la Chichi dirigeant toujours l'ensemble des services y compris celui du Capitaine Bulle, les officiers étant toujours aussi bahutés et les bazars aussi ridicules que grotesques, ce dont je suis d'ailleurs le plus parfait exemple, le capitaine... étant de service, le lieutenant... étant de garde, l'Officier Kléber galopant toujours sur son piédestal, le Cavalier Marceau chaussant son étrier à l'envers, le Coquillard étant toujours sans sous-pieds, le 240 étant toujours à sa place, le 120 aussi long, le 155 aussi court, le 75 aussi rapide, le képi toujours aussi municipal, les chaussettes au fixe, les godillots au cran de l'abattu, j'ai le grand, très grand, suprême honneur de vous rendre compte de ce que il ne reste plus que... jours avant que ne luise à vos yeux éblouis, émerveillés, transfigurés, l'aurore resplendissante du PDB. Qu'on se le dise, virgule ; qu'on se le redise, point et virgule ; qu'on se le fourre, deux points : dans la tête, un point, c'est tout. |
Voulant voir si l'Ecole était bien digne d'elle, La Gloire un jour, du ciel descendit à Saint-Cyr. On l'y connaissait bien, ce fut avec plaisir Que les Saint-Cyriens reçurent l'Immortelle Elle les trouva forts ; ils la trouvèrent belle. Après trois jours de fête, avant de repartir, La Gloire, voulant laisser à tous un souvenir Fixa sur leurs shakos des plumes de son aile. Ils portèrent longtemps ce plumier radieux... Mais un soir de combat, près de fermer les yeux, Un Saint-Cyrien mourant le mit sur sa blessure Afin de lui donner le baptême du sang. Et depuis nous portons, simple et noble parure, Sur notre shako bleu, le plumet rouge et blanc. |
Refrain Landes bretonnes, écoutez chanter, Traditions militaires, jeunesse et fidélité. D'autres s'étonnent, pourquoi s'en soucier ? On ne fera pas taire les Officiers. Le vent du large fait claquer nos couleurs Et vient remplir de joie plus pure nos coeurs. La Promotion nouvelle saura garder De ses Anciens l'exemple et la fierté. France, O mon beau pays, tu peux espérer. Tes murs détruits seront bientôt relevés ! |
Le dimanche à Versailles Les Saint-Cyriens guerriers Se rangeaient en bataille Se mettant à chanter. Refrain : Ohé, Ohé, vivent les officiers de France, Ohé, Ohé, vivent les officiers. Sur le fort de Montrouge Les canons sont braqués Et si le pékin bouge On lui fera chanter. Si le pékin rouspette Il se fera cirer Cirer sur les roupettes Jusqu'au jugement dernier. Si ta femme est gentille Pékin, fais la passer Sinon, gare à ta fille On lui fera chanter. Quand le soir en province Un casoar paraît Toutes les femmes en pincent Pour l'officier Français. S'ils laissent en voyage Un bébé rose et frais Qu'elles le gardent en hommage De l'officier Français. |
Quand nous irons en Chine Les femmes des Mandarins Nous ferons la cuisine Au son des tambourins. Quand nous irons au pôle Les femmes des esquimaux Nous les rendront plus molles A grands coups de plumeaux. Mais là-bas dans la plaine L'escadron va charger L'officier qui les mène A tous leur fait chanter. La France est notre mère C'est elle qui nous nourrit Avec des pommes de terre Et des fayots pourris. L'Alsace et la Lorraine Ne veulent pas plier Sous la botte prussienne On les entend chanter. Combattre avec courage Et mourir sans regret C'est le fier apanage De l'officier Français. Dans la lande bretonne Le grand vent a soufflé Et le monde s'étonne D'entendre encore chanter. |
Oh Ancien que j'adore Ange de bonté Oh toi dont j'implore la sévérité Officier sublime Si parfois tu brimes C'est qu'en vérité Je l'ai mérité. |
Qu'elle soit bénie L'ombre de ta main On te glorifie du soir au matin Oh daigne m'entendre Oh daigne m'apprendre le chemin sacré de l'ancienneté. |
LE PANACHE Ayez une âme, on en réclame. De mornes jeunes gens aux grimaces de vieux, Se sont, après un temps de veulerie infâme, Aperçus que n'avoir pas d'âme, c'est horriblement ennuyeux. Balayer cet ennui, ce sera votre tâche, Empanachez-vous donc, ne soyez pas émus Si la blague moderne, avec son rire lâche, Vient vous dire que le Panache A cette heure n'existe plus. Il est vrai qu'il va mal avec notre costume, Que devant la laideur des chapeaux londoniens, Le Panache indigné s'est enfui dans la brume, En lamissant sa dernière plume Au Casoar des Saint-Cyriens ! Il a fui ! Mais malgré les rires pleins de bave, Qui de toute beauté furent les assassins, Le Panache est toujours pour les yeux clairs et braves Aussi distinct au front des braves Que l'auréole au front des Saints ! On peut faire sonner le talon des aïeux, Même sur des trottoirs modernes et paisibles, Et les éperons invisibles Sont ceux-là qui tintent le mieux ! Monsieur de Bergerac est mort, je le regrette. Ceux qui l'imiteraient seraient originaux. C'est la grâce aujourd'hui qu'à tous je vous souhaite : Soyez de petits Cyrano. Edmond Rostand |
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