Les Traditions



Le Nouveau Bahut

Témoignage du colonel MOINET, père système de la promo "Nouveau Bahut".
Cette vidéo présente un témoignage de la vocation d'un officier ainsi que l'action de notre promo maraine dans la reconstruction de Saint-Cyr dans les landes bretonne
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La Vie de l'École

Évolution de la Transmission de la tradition à l'École en 2004-2005 (*)

La nouvelle organisation de la scolarité à l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr a modifié quelque peu les traditions, qui s'étaient mises en place en 1983.
En effet depuis 2003, le 1er Bataillon est quasiment absent une majeure partie de l'année (Guyane, stage à l'étranger…) et quand il est présent les officiers élèves, ayant un statut d'externe, sont plus rarement regroupés en unité homogène. S'il conserve toujours la garde au drapeau de l'École, ce n'est plus lui l'organisateur et le transmetteur des traditions de Saint-Cyr. Il y a maintenant deux Carrés à l'École, le Grand Carré du 1er Bataillon et le Petit Carré du 2ème Bataillon, chacun jouant son rôle…
C'est actuellement le 2ème Bataillon, qui joue le rôle assuré autrefois par le 1er Bataillon, avant la réforme de 1983.
Donc en 2004-2005, le 2ème Bataillon, Promotion Général Simon, a accompli les missions :
    - de transmission des traditions aux bazars du 3éme Bataillon ;
    - de la préparation du 2S ;
    - de la tenue du Gala de Saint-Cyr, (le 1er Bataillon, Promotion Général de Galbert, a aussi organisé le sien) ;
    - et enfin la présentation du Parrain de Promotion à Paris.

Quand au 3ème Bataillon, il suit désormais le sort du 2ème Bataillon d'autrefois, c'est-à-dire qu'il reçoit l'initiation aux traditions et le casoar par le 2ème Bataillon et choisit son nom de promotion au printemps pour être baptisé au moment du Triomphe de la promotion sortante, la Général de Galbert en 2004-2005.
On a en fait d'une part, un 1er Bataillon constitué d'officiers élèves, dont on pourrait dire qu'ils se situent entre Saint-Cyr et l'école d'application, et d'autre part, deux bataillons d'élèves officiers qui se retrouvent un peu dans la situation de l'époque où il y avait seulement deux bataillons à l'ESM.

(*) Tiré du Casoar Saint-Cyriens Étrangers n°8 d'avril 2006


Article sur les tradis à Coët

" Voici un article très bien fait sur nos traditions à Coët où vous verrez, en outre, que la "de Gaulle" a créé une nouvelle tradi, ce qui doit nous rendre fiers. "
Yves LOGETTE

Avis du président sur cet article
" En effet, je m'étais laissé dire que la "disparition du bataillon" était devenu une tradition. En voici une confirmation officielle. D'ailleurs, le Cyrard qui m'en avait parlé en ignorait l'origine comme il est dit dans cet intéressant article. Je crois que cela ajoute une pierre importante au patrimoine de notre promotion. "
Gilbert ROBINET

Lire l'article d'Armel DIROU et d'André THIÉBLEMONT

 



Chants Textes Dessins



La Galette


Le Pékin
de Bahut



Les Fines



Les Casos



Le Menu



Le Casoar



La Phrase



La Gloire


Chant
Nouveau Bahut



Les Officiers


Prière
à l'Ancien


Texte
E. Rostand


Dessin de
J. Cocteau

La Galette

 

  Noble galette que ton nom
Soit immortel dans notre histoire
Qu'il soit anobli par la gloire
D'une vaillante promotion.
Et si dans l'avenir
Ton nom vient à paraître
On y joindra peut-être
Notre grand souvenir !
On dira qu'à Saint-Cyr
Où tu parus si belle
La Promotion nouvelle
Vient pour t'ensevelir
  Toi qui toujours dans nos malheurs
Fus une compagne assidue
Toi qu'hélas, nous avons perdue !
Reçois le tribut de nos pleurs.
Nous ferons un cercueil
Où sera déposée
Ta dépouille sacrée
Nous porterons ton deuil,
Et si quelqu'un de nous
Vient à s'offrir en gage
L'Officier en hommage
Fléchira le genou !
       
  Amis il faut nous réunir
Autour de la Galette Sainte
Et qu'à jamais dans cette enceinte
Règne son noble souvenir !
Que son nom tout puissant
S'il vient un jour d'alarme
A cinq-cents frères d'armes
Serve de ralliement
Qu'au jour de la conquête
A défaut d'étendard
Nous ayons la Galette
Pour fixer nos regards.
  Soit que le souffle du malheur
Sur notre tête se déchaîne
Soit que sur la terre africaine
Nous allions périr pour l'honneur !
Soit qu'un ciel plus pur
Reluise sur nos têtes
Et que loin des tempêtes
Nos jours soient tous d'azur
Oui tu seras encor,
O Galette sacrée
La mère vénérée
De l'épaulette d'or !



Chant du Triomphe de la promotion d'ISLY -1843/1845- écrit par l'élève Léon BOUISSET (1824 - 1900) sur l'air de la "Marche des puritains" tirée de l'opéra de BELLINI.
Cet hymne est devenu le chant traditionnel de SAINT-CYR.

Le Pékin de Bahut

Trois Saint-Cyriens sont sortis de l'Enfer
Un soir par la fenêtre
Et l'on dit que Monsieur Lucifer
N'en est plus le maître !
La sentinelle qui les gardait,
En les voyant paraître,
Par trois fois s'écria :
Halte-là !
Qui va là ?
Qui vive ?
Et les trois bougres ont répondu :
Ce sont trois Saint-Cyriens, qui sont pékins de bahut !


REFRAIN
Oh ! Pékin de bahut,
Viens nous t'attendons tous,
Nous leur ferons tant de chahut
Qu'à la pompe
Ils en seront fo...us !

 

Un soir dans une turne immense
Six-cents martyrs étaient assis
Les uns disaient : Ah ! Quelle chance,
Dans six mois nous serons partis.
Les autres d'un air lamentable,
Contemplant leurs anciens avachis,
Disaient : Dans six mois pauvres diables,
Comme eux, nous serons abrutis


Oh ! Vous qui dans l'espoir de Cyr
Pâlissez sur de noirs bouquins,
Puissiez-vous ne jamais réussir
C'est le voeu de vos grands anciens.
Si vous connaissiez les horreurs
De la Pompe et du Bataillon
Vous préféreriez les douceurs
De la vie que les Pékins ont.

Les Fines

Il est d'un usage constant
Qu'en tout pays et en tout temps
Il soit sur terre de bons enfants
Que l'on débine
On les appelle de noms d'oiseaux
De j'm'en foutistes, de rigolos,
Mais à Saint-Cyr pour eux, repos !
Ce sont les Fines.

Pourquoi les appelle-t-on ainsi ?
Nul encore ne l'a jamais dit
C'est qu'avec eux tout se finit,
Tout se termine.
Insoucieux de leur destin
Toujours joyeux et pleins d'entrain
Ils pompent seulement le Pékin
Ce sont les Fines.

 

 

 

 

S'ils ont des calots bahutés
Ce n'est pas par méchanceté
Ni pour braver l'autorité
Qui les taquine
Mais c'est qu'à tire-larigot
Qu'ils sortent ou qu'ils aillent au cachot
Ils font toujours de même, "calot !"
Ce sont les Fines.

Si leur tunique n'a pas de cornard
Ils disent que ça viendra plus tard
Ils font quand même de bons Cyrards
Que l'on estime,
On les attend impatiemment
Car voyant Paris moins souvent,
Ils ont plus d'nerfs et plus d'argent
Ce sont les Fines.

 

 

 

 

S'ils terminent la liste du classement
C'est qu'à Saint-Cyr pendant deux ans
A boire la pompe éperdument
Nul ne s'échine
Mais allez dans les salles de jeu
Où, sur les marbres glorieux
Parmi tant de noms valeureux
Y a bien des Fines.


 

Les Casos

 

Quand les Cyrards quittant l'Ecole
A Paris débarquent gaiement
Les casos frisés par le vent
Se répandent en bandes folles.
Ils flottent, ils flottent gentiment
Les casoars rouges et blancs.

Ils font l'objet des rêveries
Des mamans berçant leur bébé
Les potaches à l'air blasé
Leur jettent des regards d'envie.
Ils fuient rapides et légers
Comme des rêves ébauchés.

Ils vont là où le coeur les mène
Au nid d'amour pour s'y griser
De caresses et de baisers
Dont ils sont privés en semaine.
Ils frôlent des minois charmants
Les casoars rouges et blancs.
Mais quand là-bas à la frontière
Le canon les a appelés
Ils vont combattre en rangs serrés
Pas un ne regarde en arrière.
Ils sont les premiers à l'assaut
Les valeureux petits casos.

Rouges et blancs, ils sont l'emblème
Des amours noyés dans le sang,
L'adieu que le Cyrard mourant
Fait porter à celle qu'il aime.
Ceux-là font couler bien des pleurs
Qui sont tombés au champ d'honneur.

Tantôt les caresses des femmes,
Tantôt les balles et les boulets,
Aimer, mourir, c'est leur métier
De servir la France et les dames.
Voilà ce que disent en mourant
Les casoars rouges et blancs.
 


Paroles de J.B. CLEMENT des "Marie-Louise" (1911-1914) Mort au Champ d'honneur.

A table Messieurs les Officiers !
Vos gueules Messieurs ! - Le cornard sur la ligne. Voici le menu en date du ... de l'an de grâce ... à ... h

Le ... est à ...

...
Bon appétit Messieurs les Officiers ! (Bon appétit vil troupeau). Foutez-vous en plein la gueule. Que la première bouchée vous régale, que la dernière vous étouffe et ce , dans l'ordre hiérarchique inverse, afin de faciliter, par là, le jeu normal de l'avancement dans l'armée française, ce dont je serai d'ailleurs le dernier (et ô combien indigne) bénéficiaire.


Les Officiers répondent : "Mort à ce cochon de popotier, et qu'il en crève !"


 

 

 

 

 

 

 


Le Casoar

C'était avant la guerre et dans leur vieille cour
Les Saint-Cyriens rêvaient de la grande revanche ;
Tous portaient à leur front la plume rouge et blanche
Dont l'aile frissonnante est leur plus cher atour.

Soudain, Dans un élan de folie et d'amour,
Sur les plis adorés du drapeau qui se penche,
Ils firent le serment où leur âme s'épanche
D'arborer leur panache à l'aube du grand jour.

Et quand l'heure sonna d'accomplir la parole
Qu'ils venaient de donner, hier, à leur Ecole,
Sur les plaines du Nord comme aux coteaux lorrains,

Dans un geste français de suprême élégance,
Nos petits Saint-Cyriens sont tombés pour la France
Le Casoar au front et les gants blancs aux mains.


François LAFOND, mort au Champ d'Honneur le 11 novembre 1918



La Phrase

Officiers très bahutés de la non moins bahutée promo... en ce jour d'hui... de l'an de grâce... le vent soufflant toujours du Grand Carré ainsi que les nombreuses directives du chef de bataillon directeur des services militaires de l'Infanterie et du reste, le Poireau étant toujours aussi vert mais n'étant pas aussi tanant, la Chichi dirigeant toujours l'ensemble des services y compris celui du Capitaine Bulle, les officiers étant toujours aussi bahutés et les bazars aussi ridicules que grotesques, ce dont je suis d'ailleurs le plus parfait exemple, le capitaine... étant de service, le lieutenant... étant de garde, l'Officier Kléber galopant toujours sur son piédestal, le Cavalier Marceau chaussant son étrier à l'envers, le Coquillard étant toujours sans sous-pieds, le 240 étant toujours à sa place, le 120 aussi long, le 155 aussi court, le 75 aussi rapide, le képi toujours aussi municipal, les chaussettes au fixe, les godillots au cran de l'abattu, j'ai le grand, très grand, suprême honneur de vous rendre compte de ce que il ne reste plus que... jours avant que ne luise à vos yeux éblouis, émerveillés, transfigurés, l'aurore resplendissante du PDB. Qu'on se le dise, virgule ; qu'on se le redise, point et virgule ; qu'on se le fourre, deux points : dans la tête, un point, c'est tout.


La Gloire

Voulant voir si l'Ecole était bien digne d'elle,
La Gloire un jour, du ciel descendit à Saint-Cyr.
On l'y connaissait bien, ce fut avec plaisir
Que les Saint-Cyriens reçurent l'Immortelle

Elle les trouva forts ; ils la trouvèrent belle.
Après trois jours de fête, avant de repartir,
La Gloire, voulant laisser à tous un souvenir
Fixa sur leurs shakos des plumes de son aile.
Ils portèrent longtemps ce plumier radieux...
Mais un soir de combat, près de fermer les yeux,
Un Saint-Cyrien mourant le mit sur sa blessure
Afin de lui donner le baptême du sang.

Et depuis nous portons, simple et noble parure,
Sur notre shako bleu, le plumet rouge et blanc.


( Ecrit par l'élève ROLLIN de la promotion du Sud-Oranais, 1902-1904 )



Chant Promo de la Nouveau Bahut (1945/1947), notre Promo marraine

 

Refrain

Landes bretonnes, écoutez chanter,
Traditions militaires, jeunesse et fidélité.
D'autres s'étonnent, pourquoi s'en soucier ?
On ne fera pas taire les Officiers.


Le vent du large fait claquer nos couleurs
Et vient remplir de joie plus pure nos coeurs.

La Promotion nouvelle saura garder
De ses Anciens l'exemple et la fierté.

France, O mon beau pays, tu peux espérer.
Tes murs détruits seront bientôt relevés !



Les Officiers

Le dimanche à Versailles
Les Saint-Cyriens guerriers
Se rangeaient en bataille
Se mettant à chanter.

Refrain :

Ohé, Ohé, vivent les officiers de France,
Ohé, Ohé, vivent les officiers.

Sur le fort de Montrouge
Les canons sont braqués
Et si le pékin bouge
On lui fera chanter.

Si le pékin rouspette
Il se fera cirer
Cirer sur les roupettes
Jusqu'au jugement dernier.

Si ta femme est gentille
Pékin, fais la passer
Sinon, gare à ta fille
On lui fera chanter.

Quand le soir en province
Un casoar paraît
Toutes les femmes en pincent
Pour l'officier Français.

S'ils laissent en voyage
Un bébé rose et frais
Qu'elles le gardent en hommage
De l'officier Français.

Quand nous irons en Chine
Les femmes des Mandarins
Nous ferons la cuisine
Au son des tambourins.

Quand nous irons au pôle
Les femmes des esquimaux
Nous les rendront plus molles
A grands coups de plumeaux.

Mais là-bas dans la plaine
L'escadron va charger
L'officier qui les mène
A tous leur fait chanter.

La France est notre mère
C'est elle qui nous nourrit
Avec des pommes de terre
Et des fayots pourris.

L'Alsace et la Lorraine
Ne veulent pas plier
Sous la botte prussienne
On les entend chanter.

Combattre avec courage
Et mourir sans regret
C'est le fier apanage
De l'officier Français.

Dans la lande bretonne
Le grand vent a soufflé
Et le monde s'étonne
D'entendre encore chanter.



Prière à l'Ancien

Oh Ancien que j'adore
Ange de bonté
Oh toi dont j'implore la sévérité
Officier sublime
Si parfois tu brimes
C'est qu'en vérité
Je l'ai mérité.
Qu'elle soit bénie
L'ombre de ta main
On te glorifie du soir au matin
Oh daigne m'entendre
Oh daigne m'apprendre
le chemin sacré
de l'ancienneté.




Jean Cocteau : Dessin à la gloire de Saint Cyr



Edmond Rostand : Texte à la gloire de Saint Cyr

LE PANACHE

Ayez une âme, on en réclame.
De mornes jeunes gens aux grimaces de vieux,
Se sont, après un temps de veulerie infâme,
Aperçus que n'avoir pas d'âme, c'est horriblement ennuyeux.
Balayer cet ennui, ce sera votre tâche,
Empanachez-vous donc, ne soyez pas émus
Si la blague moderne, avec son rire lâche,
Vient vous dire que le Panache
A cette heure n'existe plus.

Il est vrai qu'il va mal avec notre costume,
Que devant la laideur des chapeaux londoniens,
Le Panache indigné s'est enfui dans la brume,
En lamissant sa dernière plume
Au Casoar des Saint-Cyriens !

Il a fui ! Mais malgré les rires pleins de bave,
Qui de toute beauté furent les assassins,
Le Panache est toujours pour les yeux clairs et braves
Aussi distinct au front des braves
Que l'auréole au front des Saints !

On peut faire sonner le talon des aïeux,
Même sur des trottoirs modernes et paisibles,
Et les éperons invisibles
Sont ceux-là qui tintent le mieux !

Monsieur de Bergerac est mort, je le regrette.
Ceux qui l'imiteraient seraient originaux.
C'est la grâce aujourd'hui qu'à tous je vous souhaite :
Soyez de petits Cyrano.


Edmond Rostand

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